Le seul moyen de prévenir la maltraitance sexuelle des enfants, c'est d'inciter les adultes à en discuter, à comprendre ce phénomène et en reconnaître les signes et la manifestation. On peut mettre fin à la maltraitance en observant avec soin le comportement des enfants et en les écoutant attentivement lorsqu'ils nous parlent.
La maltraitance sexuelle infantile existe au sein de toutes les collectivités, peu importe les caractéristiques ethniques ou socioéconomiques. Ignorer ou banaliser la situation pour étouffer notre malaise ne fait que perpétuer le problème.
Nous sommes tous concernés par la maltraitance sexuelle, directement ou indirectement, d'une façon ou d'une autre.
Le personnel enseignant est au cœur du changement dans les écoles et les services de garde et, de ce fait, peut jouer un rôle de premier plan et faire toute la différence en mettant fin à la maltraitance sexuelle infantile. Son rôle lui permet d'établir une relation unique avec les enfants et les familles et, par la même occasion, d'être le témoin privilégié des premiers signes avant-coureurs. Enseigner ces leçons de prévention dans les écoles et les services de garde, c'est nous assurer que tous les enfants connaîtront les stratégies visant à prévenir et à dénoncer la maltraitance infantile.
Les enfants qui bénéficient d'un programme complet de prévention contre la maltraitance sexuelle sont 3 fois plus enclins que les autres à parler en cas de maltraitance. (Daniel Goleman, 1995). Les programmes de prévention doivent comporter plusieurs leçons et être dispensés à maintes reprises pendant le développement de l'enfant. Pour plus d'efficacité et de renforcement, il est recommandé d'inviter les parents à transmettre à leurs enfants le même message pendant que l'école ou le service de garde dispense le programme.
Les adultes ont la responsabilité de protéger les enfants. Nous ne pouvons tolérer plus longtemps que la peur ou le malaise des gens nuisent à la protection des enfants. Le personnel des écoles et des services de garde travaillent de concert avec les familles et les enfants et, de ce fait, joue un rôle déterminant au sein de la collectivité. Nos organismes ont la responsabilité d'éveiller les enfants et les familles à prendre conscience de la maltraitance sexuelle infantile.
Les parents voudront poser des questions au personnel d'organismes offrant ce programme. Pourquoi ne pas tenir une soirée d'information destinée aux parents afin de les aider à prendre conscience de la maltraitance sexuelle des enfants, de faire le point sur les mythes et les réalités et de répondre à leurs questions ? Invitez des spécialistes qui sauront animer cette soirée et discuter avec les parents.
Il est possible que certains parents craignent de voir leur enfant inutilement effrayé par une Information peut-être inappropriée pour leur jeune âge. Invitez-les à examiner les leçons du programme ; ils seront à même de constater que l'information est conçue de manière à répondre aux besoins de l'enfant, à l'outiller pour assurer sa sécurité personnelle et à lui donner confiance. Sachez leur montrer que ces leçons misent sur les forces de l'enfant et non sur la peur.
La stratégie «attention aux étrangers » est trop vague et ne parvient pas à enseigner efficacement la sécurité personnelle aux enfants. Ces derniers associent trop souvent le mot étranger à une personne qui fait peur et en concluent n'avoir jamais rencontré de pédocriminels. À leurs yeux, une personne gentille et amicale ne saurait répondre à l'image qu'ils se font d'un étranger. Il est important de se rappeler que l'enfant victime d'un pédocriminel est bien plus souvent agressé par une personne qu'il connaît que par un parfait inconnu.
Ces leçons font appel à des activités très amusantes pour les enfants. Ils tomberont sous le charme de Tatie la marionnette et aimeront le livre d'histoire intitulé Les bons et les mauvais secrets.
Prenez soin de vous familiariser avec les leçons et de bien préparer votre présentation de la Trousse aux enfants. Un jeune enfant observe l'adulte afin de déceler comment traiter l'information qu'on lui transmet. Il peut éprouver de la peur s'il perçoit de l'incertitude chez l'adulte; par contre, il se sentira bien et en sécurité devant un adulte qui semble confiant et à l'aise.
Souvent, l'enfant aura tendance à parler de son histoire personnelle pour faire le lien avec l'information qu'on lui donne. Si vous avez le sentiment qu'un enfant aborde un sujet très personnel, protégez-le en évitant qu'il ne se dévoile trop devant la classe. Remerciez-le gentiment d'avoir partagé son histoire et demandez-lui de venir vous en raconter la fin un peu plus tard. L'enseignement de la sécurité personnelle doit se faire à partir de consignes précises comme tout autre principe de sécurité (sécurité contre les incendies, sécurité à vélo, sécurité en traversant la rue, sécurité nautique). Rappelez-vous: les émotions de l'éducatrice ou de l'éducateur seront contagieuses !
La trousse comprend l'affiche Les photos secrètes, c'est INACCEPTABLE pour appuyer l'enseignement dispensé dans le cadre des leçons portant sur Les bons et les mauvais secrets. Ici, on met l'accent sur le secret qui entoure la prise de photos. Certains pédocriminels prennent des photos des sévices sexuels infligés à l'enfant pour consigner leurs actes. En diffusant une information adaptée à l'âge de l'enfant, vous multipliez les occasions d'instaurer un dialogue ouvert qui peut inciter l'enfant à se confier en cas de maltraitance sexuelle avec ou sans prises de photos embarrassantes.
Cette trousse vous indique avec précision comment reconnaître et gérer la situation si un enfant devait révéler être victime de maltraitance (n'oubliez pas que vous n'êtes pas expert en la matière). Prenez soin de bien écouter les propos de l'enfant et de saisir le message qu'il cherche à vous communiquer. Rappelez-vous: il n'est pas de votre ressort de confirmer les faits ou d'enquêter sur la situation. Votre responsabilité est de signaler l'enfant à l'agence de protection de l'enfance si vous avez des raisons de croire qu'il a besoin d'être protégé.